Why French regional elections are important

For all of us who’ve tried to understand French elections, Stephen “Etienne” Roop is taking them on for us to help. He has been a senior government official who has worked with many activist groups. We can see here the results of his lifelong interest in French politics from his grad student days at Harvard.

Les élections régionales françaises commenceront bientôt.  Le premier tour aura lieu le 6 décembre, le deuxième tour le 13 décembre.

Presque tout le monde se demande comment les attentats de Paris du 13 novembre influenceraient ces élections.  C’est très difficile à estimer, pour plusieurs raisons.

La plus importante est peut-être le taux particulier de participation typique dans ces élections.  Seulement une moitié des électeurs éventuels vont aux urnes.  Et il faut que les sondeurs prédisent un taux précis de la participation pour interpréter leur résultats bruts du terrain.  Par exemple, il y avait, pour les élections départementales de mars 2015, un grand écart entre les prévisions de la plupart des sondages, qui indiquaient une victoire claire du Front National (FN), et le résultat véritable.  Le centre-droite, y compris l’alliance UMP-UDI, a remporté le premier tour  et, au second tour, a conforté ses voix et aussi a gagné de loin le plus grand nombre des sièges.  En revanche, les voix pour le FN ont baissé à l’égard du premier tour et il a remporté seulement quelques sièges.  Beaucoup plus d’électeurs se sont rendus aux urnes que les sondeurs avaient prédit.  Ceux-là, inattendus, avaient un choix difficile.  Ils avaient peur d’une victoire du FN bien qu’ils soient dans l’ensemble bien disposés envers un message conservateur.  Ce dilemme était résolu par le centre-droite.  Néanmoins, c’était une réussite électorale étonnante pour le FN, la plus forte jamais enregistrée.

Il y a aussi le phénomène intéressant du vote sanction, en anglais « the protest vote. »  Les liens entre les électeurs et les régions de la France ne sont pas très profondes.  Beaucoup d’ électeurs ne connaissent ni les frontières de la région ni les membres du Conseil régional ni leurs responsabilités ou leurs pouvoirs.  Il n’y a ici pas de surprise,  parce que les régionales de 2015 étaient « les premières dans le cadre des régions redécoupées en 2015 selon l’Acte III de la décentralisation. »  Wikipédia (22 novembre 2015).  Pour un électeur, les élections régionales pourraient donc servir de test de Rorschach sur lequel on peut projeter toute sa colère, toutes ses angoisses, tous ses rêves.  La satisfaction pourrait être grande, et les coûts minimaux.  Plusieurs experts perçoivent les résultats du FN des élections régionales de 2015 sous cet angle, en particulier à cause de la baisse des voix pour le FN, et l’augmentation marquée des voix du centre-droite, au deuxième tour.  Mais il faut souligner ici un autre facteur:  les règles des élections régionales.  Chaque parti qui gagne 10% des voix continuera au deuxième tour, et il y aura toujours là de différents partis qui s’affronteront.  Donc la situation électorale est plus diffuse qu’aux présidentielles, où seulement deux candidats s’affrontent. Un électeur pourrait souhaiter dire une chose dans le premier tour, et une autre chose dans le deuxième tour.

Mais il y a d’autres facteurs importants.  Les sondages les plus soigneusement conçus indiquent la différence essentielle entre les citoyens qui s’attendent à voter et tous  les autres.  Les jeunes, en général, ne participent pas beaucoup aux élections, et en particulier celles qui ne sont pas les présidentielles.  (C’est pareil presque partout.)  Les ouvriers souvent ne participent pas beaucoup non plus.  C’est très facile pour un sondeur d’ignorer ces faits et en conséquence de faire une fausse prévision.  Il faut voter pour s’exprimer.

Aussi, les régions diffèrent vis-à-vis de leur préférences politiques.  Quelques régions ont une préférence évidente.  C’est dans le nord et le sud-est où le succès du FN est le plus probable.  Dans le sud-ouest du pays la préférence est pour la gauche ; dans la région parisienne et ses environs au sud-ouest c’est pour le centre-droite.  Mais dans quelques autres régions il n’y a pas actuellement de préférence parmi les sondés.

Une autre variable est importante:  la probabilité qu’un sondé change d’avis.  Le soutien des électeurs du FN est le plus stable:  80% sont sûrs de leur décision; la plupart des autres électeurs sont bien moins sûrs:  33% affirment qu’ils pourraient changer de vote.

Il faut aussi souligner que la situation politique générale reste en France très incertaine.  Quelques sondages récents montrent que le Président Hollande est tout d’un coup nettement plus populaire qu’avant les attentats du 13 novembre, dont la cause est sans doute ses réponses fortes après les attentats qui ont rassurées le pays.  Cela s’est exprimé dans quelques sondages récents qui montrent les électeurs plus favorables au parti du président, le PS.  Mais une semaine dans la politique, c’est une éternité.  D’un coté, encore des attentats pourrait bouleverser Hollande et son PS.  D’un autre coté, encore des progrès diplomatiques pourraient les renforcer ou même les faire avancer. 

Il est douteux que le FN ne remporte aucune région.  Ses racines dans le nord et dans le sud-est sont évidentes ; ses blocs dans ces régions sont grands et imperméables; les sondages en ce moment y suggèrent un résultat positif.  Néanmoins, beaucoup de sondages suggèrent aussi qu’une majorité évidente des électeurs dans beaucoup de régions ne voit pas d’un bon œil une victoire possible du FN:  si les sondages à la veille du premier tour indiquent une grande victoire du FN, ça pourrait attirer quelques électeurs « défensifs » qui voudraient réduire l’importance de cette victoire.     Et il y a des régions où les chances électorales du FN sont au mieux modestes.  Presque tout le monde en France a ses réactions aux attentats, mais ces réactions sont complexes et, en particulier pour les électeurs probables dans les régionales, sans doute liées aux loyautés politiques pré-éxistantes.  En tout cas, les sondages ont l’air en ce moment de se resserrer.  Cela ne veut pas dire une grande vague nationale pour le FN mais n’exclut pas quelques victoires régionales importantes et beaucoup plus que symboliques.  Le 30 novembre 2015.

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